Il faut faire des économies et on associerait les fonctionnaires à cet effort. Pour parvenir à des réductions budgétaires, Vincent Peillon propose de geler l’avancement automatique à l’ancienneté de ceux-ci pendant deux ans. Ces mesures ne concerneraient pas uniquement les enseignants, mais tous les fonctionnaires, soit 5,2 millions de personnes.
Cette mesure pourrait rapporter 1,2 milliard, une somme voisine de l’augmentation automatique des dépenses annuelles pour les promotions à l’ancienneté.
Le point d’indice des fonctionnaires n’a pas été augmenté depuis 2010, ils seraient ainsi pénalisés une nouvelle fois. Il n’est pas sûr que cette mesure soit bien accueillie. Pourquoi ne pas soumettre à l’impôt dans leur intégralité ces indemnités versées à tous nos décideurs actuels et anciens au lieu de pénaliser en permanence les classes moyennes qui font vivre l’économie du pays.
Une mesure incompréhensible au regard d’autres engagements
Vincent Peillon va pénaliser les fonctionnaires alors que, le 16 janvier dernier, Marylise Lebranchu, ministre de la fonction publique, annonçait que le gouvernement prévoyait un geste envers les fonctionnaires. Le point d’indice ne sera « pas gelé jusqu’à la fin de la mandature », « quatre ans de gel, c’est beaucoup ».
La ministre de la fonction publique étudie les statuts des fonctionnaires : traitements, carrières, parcours professionnels, formation professionnelle… Les grilles de salaires devraient être révisées. Un agent sur cinq est rémunéré au niveau du SMIC, la situation se dégrade et les plus bas salaires se multiplient.
Des mesures qui ne feraient qu’aggraver une situation déjà difficile
Nous en parlions déjà dans des articles précédents :
L’Unesco dans son dernier rapport préconise que les « meilleurs enseignants » soient employés face aux élèves qui en ont le plus besoin, mais surtout qu’ils aient de bonne conditions de travail et un salaire correct. (3 fev)
Le salaire des enseignants est inférieur de 35% à celui de la fonction publique. (28 mai)
Le salaire minimum des enseignants est inférieur au PIB/habitant. (30 avril)
Que nos ministres s’accordent avant que l’un ne propose des améliorations et que l’autre ne s’empresse de les annuler, et même pire, de taxer davantage !