Vers une fin programmée de l’organisation des rythmes scolaires et la suppression de plusieurs milliers d’emplois

Un système qui a un coût

Les petites communes avaient des difficultés à mettre en place des activités périscolaires, faute de moyens financiers et humains. Souvent cela se limitait à de la garderie. Si les aides de l’Etat diminuent encore, ce sera intenable, car cela représente de 50 à 70% restant à charge des collectivités, soit 230 euros par enfant et par an.

Pour le sénateur LR de Haute-Savoie, Jean-Claude Carle « il est impératif de maintenir les aides de l’Etat ».  Il déplore également le manque de stabilité provoqué par la réforme et appelle à plus de concertation avec les collectivités.

Un fonctionnement à plusieurs vitesses

Depuis le 28 juin, date de publication du décret qui permet aux communes de revenir à la semaine d’école de quatre jours, collectivités, parents, enseignants, associations s’inquiètent ou s’en félicitent.

Il n’y a pas que les petites communes qui sortent du dispositif, Nice a déjà basculé et d’autres y réfléchissent. C’est plus d’un tiers des communes qui vont revenir à la semaine de 4 jours dès la rentrée de septembre, 37% pour être précis, selon Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale.

Des milliers d’emplois d’animateurs menacés

Si les activités périscolaires disparaissent, les animateurs disparaîtront avec elles. Le CNEA, syndicat d’employeurs dans le champ de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, estime ainsi que « 30 à 35.000 emplois pourraient être touchés » par la décision du gouvernement d’autoriser le retour aux quatre jours.

On comprend mieux pourquoi Najat Vallaud-Belkacem, ex-ministre de l’Education  nationale, avait lancé 17 mai lors de la passation de pouvoir : « Aux animateurs, je leur adresse le meilleur, et en particulier de conserver leur emploi ».

Et l’enfant dans tout ça ?

On parle toujours de coût d’organisation, de coût, de faisabilité, de difficultés, de contraintes pour les communes… Mais l’enfant, où se trouve-t-il dans ce dispositif ? Combien d’enquêtes ont montré la plus grande fatigabilité des élèves avec le nouveau découpage des rythmes scolaires, pas identiques selon les régions ou les communes ?

Qui s’est préoccupé des rythmes chronobiologiques, au lieu de suivre les sirènes du lobby des professionnels du tourisme ? Pourquoi un découpage en 3 zones pour les « petites » vacances, mais pas pour les « grandes », prenons l’exemple de l’Allemagne ?

Le nouveau quinquennat va-t-il nous concocter quelque chose d’autre ? A se le demander, sauf si cela profite aux plus aisés…

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