Violence scolaire, une nouvelle forme le cyberharcèlement

  • Une lycéenne se donne la mort dans un établissement de Marseille.
  • Un lycéen américain est inculpé, après que la police ait découvert un stock d’explosif à son domicile, destiné à attaquer son établissement.
  • En Alsace, un adolescent menace par internet de commettre une tuerie

La violence des jeunes dans les établissements scolaires est une question de société. Les actes de violence scolaire sont répertoriés, un observatoire les analyse et des plans antiviolence ont été mis en œuvre.

La violence en milieu scolaire, est-ce un phénomène nouveau ?

L’observatoire international de la Violence à l’école existe depuis 1998. Pourtant Vincent Peillon annonçait en septembre 2012 la création d’un observatoire de la violence scolaire en France. De plus, les phénomènes de violence existent depuis fort longtemps.

Au XIIIe siècle déjà, les étudiants de la Sorbonne se battent, à mains armées, avec les bourgeois parisiens, la police, où même avec les moines de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés en 1278.

A la fin du XVIIIe siècle, Chateaubriand raconte des affrontements avec ses condisciples du collège de Rennes.

Au XIXe siècle, le lycée Louis-le-Grand a connu  huit révoltes d’élèves.

Pour les historiens, la violence scolaire n’a rien de nouveau et chacun se rappelle de cours d’école où la loi du plus fort est celle la plus souvent appliquée. La violence scolaire prend en revanche à chaque époque des formes nouvelles.

Comment observe-t-on quantitativement la violence ?

A partir de 1993, des recensements des actes de violence sont menés par le ministère de l’intérieur, mais c’est surtout à partir de 2001 que ceux-ci sont synthétisés grâce au logiciel Signa. Il est intéressant de connaître ces informations, mais faut-il les diffuser, au risque d’alimenter une manipulation de l’opinion publique en faveur d’une politique sécuritaire, ou nier le phénomène et l’ignorer. Mais on peut constater que les données administratives sont malheureusement insuffisantes et risquent de sous-estimer la réalité de la violence à l’école.

Depuis quand la violence est-elle mesurée ?

La violence en milieu scolaire n’est reconnue comme problème de société qu’en 1970. C’est en 1979 que le premier rapport confidentiel est publié par l’inspecteur général Georges Tallon. Or, 1975 peut être considérée comme une date historique avec l’ouverture du collège unique et le début de la crise pétrolière. Dans le même temps, les enfants des milieux populaires peuvent accéder au collège alors que leurs parents sont les premières victimes du chômage. De 1975 à 1985, les redoublements passent de 6,5% à 16,4% en 5e et de 7,3% à 14,3% en 3e. Ces dégradations de conditions de vie ont fait augmenter les phénomènes de violence.

La violence a–t-elle augmenté ?

Les signalements de violence reposent sur les statistiques fournies par les chefs d’établissements. Ceux-ci sont donc les seuls à pouvoir rendre compte d’une évolution de la violence dans le temps et à pouvoir, selon les circonstances, minorer ou reconnaître ce phénomène de société. Quoi qu’il en soit les collèges et lycées professionnels sont les plus concernés, les écoles primaires et lycées généraux beaucoup moins. Ce qui domine, ce sont les incivilités et les coups, et enfin le harcèlement.

Quelles peuvent en être les causes ?

Les modèles éducatifs libéraux, l’autorité non respectée (adultes, enseignants, policiers,…), la société de consommation et la crise économique accentuent le problème. On peut constater que ce sont parmi les enfants des catégories sociales qui accèdent le plus difficilement à la consommation que l’on retrouve les élèves les plus violents. Mais ne généralisons pas, la majorité des élèves qui « vivent l’exclusion sociale » ne sont pas violents à l’école, c’est un cumul de facteurs qui peut favoriser cette violence.

L’école n’est-elle pas violente ?

Silence dans les classes, élèves en rangs dans la cour, dialogue inexistant avec les adultes de l’établissement, toute-puissance des enseignants, travail réduit à la restitution passive des connaissances, les événements de mai 68 avaient résumé ce constat en un slogan efficace : le « lycée caserne ». Aujourd’hui, les choses ont évolué, les élèves et les parents ont leur mot à dire et permettent le dialogue, même si une violence de l’autorité n’a pas pour autant disparu.

Une nouvelle forme de violence se développe : le cyberharcèlement

Ce phénomène commence à prendre une ampleur inquiétante aux Etats-Unis ou au Canada mais se développe aussi en France. La cyber-intimidation est de plus en plus répandue et fait des ravages sur les réseaux sociaux, plongeant de nombreuses victimes dans une dépression profonde, un repli sur soi, et dans les cas extrêmes, les menant au suicide.

Pour endiguer ce phénomène grandissant, la ministre de l’Economie numérique, Fleur Pellerin, prépare un projet de loi pour protéger la vie privée sur Internet. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) propose quant à elle des documents d’information pour sensibiliser les parents et leurs enfants aux dangers d’’Internet et des réseaux sociaux, un fléau qui nécessiterait une campagne d’information d’envergure.

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