Education nationale : des inégalités à tous les niveaux

 Qu’il s’agisse de répartition de moyens ou de rémunération, des disparités existent d’une région à l’autre et celles-ci existent même si l’on est de sexe masculin ou féminin. L’Education nationale prône pourtant l’égalité des chances !

Les académies ne bénéficient pas toutes des mêmes moyens

Selon la Cour des comptes, la répartition des moyens est inégale. Ainsi, la dépense par élève est 2 fois supérieure à Paris qu’à Nice. Mais au sein d’une même académie, la masse salariale du personnel par élève peut également passer du simple au double.

L’Etat assure 69% des dépenses pour l’enseignement public obligatoire et les collectivités territoriales 31%. En théorie, la dépense par élève devrait être égale sur tout le territoire. Mais dans les faits, comme le montre la carte, les différences sont importantes.

moyens

Mais une différence de moyens ne signifie pas nécessairement des résultats proportionnels en termes de réussite scolaire.

Masse salariale par élève

Effectifs élèves

% réussite

Moyenne des collèges

5 227

Collège 1

9 692

221

92,5%

Collège 2

8 810

220

53,8%

Collège 3

4 156

611

89,6%

Collège 4

4 139

773

79,0%

 Les résultats sont encore plus éloquents pour les lycées où les résultats paraîtraient inversement proportionnels aux moyens !

Masse salariale par élève

Effectifs élèves

% réussite

Moyenne des lycées

7 845

Lycée 1

12 703

159

79,2%

Lycée 2

11 515

117

75,0%

Lycée 3

5 956

 1 010

87,9%

Lycée 4

5 402

450

84,0%

Ainsi en lycée, avec des moyens deux fois supérieurs, les performances ne sont pas meilleures. Bien entendu, ces tableaux montrent des cas extrêmes, mais surtout, ce qui est important, c’est qu’il n’y a aucune relation entre la masse salariale et le taux de réussite aux examens.

Ajoutons que cette masse salariale est influencée par d’autres paramètres. En premier lieu, le temps de travail statutaire qui varie selon les catégories de professeurs : le calcul est basé sur 27 heures pour les professeurs des écoles, 18 heures pour les professeurs certifiés ou 15 heures pour les professeurs agrégés. Les différences augmentent ensuite en fonction de l’ancienneté et des diplômes, ce qui conduira les professeurs les plus expérimentés à choisir les « bons quartiers », laissant aux moins expérimentés les secteurs les plus difficiles.

Des salaires et des carrières différents selon le sexe

L’Education nationale souhaite l’égalité garçons-filles. Ce n’est pourtant pas le cas dans ses rangs car les femmes enseignantes gagneraient moins en moyenne que leurs collègues masculins.

Depuis de nombreuses années, la profession s’est féminisée, mais les postes les plus évolués sont réservés aux hommes, et plus on monte dans l’échelle du niveau scolaire plus c’est frappant. Les femmes représentent 82,2% des professeurs des écoles, 62% des certifiés, 51,4% des agrégés et seulement 32% des professeurs de chaire supérieure. C’est pourquoi le salaire indiciaire mensuel moyen est inférieur de 6,35% pour les femmes.

Si l’on prend le cas des professeurs des écoles où les femmes représentent 82,2% des effectifs, elles ne sont que 73,8% à occuper les fonctions de directeur d’école. La parité est encore moins respectée chez les recteurs : 11 femmes sur les 31 postes.

Les femmes semblent également avancer moins vite dans leur carrière et les promotions sont moins nombreuses. Faut-il mettre en cause le fait qu’elles exercent plus à temps partiel ?

L’Education nationale qui prône l’égalité entre filles et garçons est encore bien loin de la mettre en application à son propre personnel.

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