Les députés ont précisé mardi l’élargissement de l’utilisation de l’anglais dans l’enseignement supérieur. Le projet de loi porté par la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso étend en effet les exceptions à l’enseignement en Français à l’université, afin de favoriser l’attractivité des universités.
« Personne ne s’offusque qu’on enseigne en anglais dans les écoles de commerce », mais l’Académie française avait même demandé au gouvernement de retirer le projet, ce serait une atteinte à la francophonie. La perte d’influence d’une langue finit par la faire disparaître.
« On est un peu faux-cul : à science-po où j’enseigne on parle en anglais mais à l’université on n’a pas le droit de parler l’anglais, mais les élites oui », s’est au contraire exclamé Jean-Yves Le Déaut (PS).
Les députés ont adopté un amendement pour que les étudiants étrangers reçoivent un enseignement en français. Un autre amendement a été adopté prévoyant que les formations ne peuvent être que partiellement proposées en langue étrangère. Enfin cet enseignement peut faciliter le développement du cursus et des diplômes transfrontaliers.
Mais ailleurs : en Finlande, par exemple
La France n’est pas le seul pays à débattre sur la place de l’anglais dans l’enseignement supérieur. Quant il s’agit de « donner un cadre juridique à 1% des cours », la Finlande en est à un autre stade. Les deux langues officielles sont le finnois et le suédois. Début mars, l’école de commerce d’Helsinki a créé un choc en annonçant qu’à la rentrée 2013 les deux langues officielles seraient abandonnées au profit de l’anglais. Certains étudiants critiquent en arguant que ce n’est pas la meilleure façon d’améliorer leur niveau avec des cours où les professeurs ont parfois de mauvais accents. Les responsables leur rétorquent que cela permettra d’accueillir plus d’étudiants et de professeurs étrangers. Ces cours totalement en anglais ne seront dispensés qu’au niveau master, en licence il y aura toujours des cours en finnois.
Les Finlandais craignent la disparition du finnois, pour lequel ils se sont battus contre les Suédois, puis contre les Russes. Les partisans d’un protection des langues officielles, notamment le finnois parlé par 95% de la population, dénoncent l’initiative de l’école de commerce comme illégale.
La question de l’enseignement et de l’utilisation de l’anglais n’a pas fini de faire débat.