Les MOOCs, est-ce vraiment l’avenir ?

Les spécialistes n’en sont certains. Lors du dernier sommet WISE sur l’éducation à Doha, les MOOCs ne semblaient plus faire l’unanimité.

Durant les trois jours du sommet, les MOOCs étaient au centre des discussions, mais entre mythe et réalité, ces cours aboutissent-ils vraiment à la démocratisation de l’enseignement supérieur. A présent, il ne s’agit plus pour un professeur d’enregistrer un simple cours vidéo, mais d’élaborer un cours beaucoup plus complet, vivant, interactif,  avec des documents à l’appui et des tests.

Les avantages des cours gratuits

Ce sont les anglo-saxons qui se sont le plus investis dans les MOOCs, tels Coursera, edX, Udacity… Et de nouvelles plateformes proposent des cours et des formations gratuits pour les étudiants. C’est le cas d’Alison, basé en Irlande, qui propose des formations gratuites. Alison a été primé cette année par la Qatar Foundation. Une de ses spécificités est de s’adresser aux pays pauvres, de leur proposer des formations gratuites pour améliorer leurs compétences professionnelles et leur délivrer des certificats. C’est par exemple le cas au Pakistan où l’on recense déjà 50 000 apprenants. La gratuité est rendue possible grâce à la publicité, et plus il y aura d’apprenants, plus il y aura de possibilités. Alison se doit d’être performant pour résister dans la durée. Actuellement, chaque mois, 200 000 nouvelles inscriptions sont enregistrées, et ce qui est remarquable, contrairement aux autres MOOCs, c’est la fidélisation des clients. Une des raisons possibles de la réussite est ce que l’on pourrait appeler le « service après vente ». Les échanges entre apprenants et professeurs sont nombreux, il est possible de partager, de critiquer afin d’améliorer encore les contenus.

Et pourtant, il y a de nombreux détracteurs

Les MOOCs sont loin de faire l’unanimité. Face aux avantages qui viennent d’être cités, certains considèrent que les professeurs sont indispensables et que rien ne remplace l’échange direct. Ils sont encore nombreux à soutenir que rien ne remplace l’équilibre entre le professeur en chair et en os et l’étudiant, l’enseignement dématérialisé n’est pour eux qu’un complément à la formation traditionnelle. Il est vrai que les MOOCs ne représentent actuellement qu’une part infime de l’enseignement supérieur.

D’autres oppositions sont marquées par des questions financières. Les MOOCs offrent l’avantage de ne mobiliser qu’un seul professeur pour être suivis par des milliers d’étudiants. Mais si l’on veut un véritable suivi, il est nécessaire d’embaucher des assistants d’éducation. Mais qui va alors les payer ? (si les cours sont gratuits).

Enfin, pour que les MOOCs soient crédibles, il est indispensable que des diplômes soient délivrés et que ceux-ci soient reconnus par les employeurs.

Il reste encore beaucoup de monde à convaincre pour changer les habitudes et transformer un système en place depuis des siècles. Le progrès est peut-être trop rapide pour certains qui préfèrent s’accrocher à un système qui a fait ses preuves, pour ne pas risquer des échecs avec des nouveautés qui n’ont pas encore totalement prouvé leur efficacité.

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