Un nouveau projet de notation à l’école ou plutôt de non-notation

Encore une nouvelle idée qui germe au ministère de l’Education nationale : la suppression des notes ou plutôt leur remplacement par autre chose. Jusqu’au brevet, les notes sur 20 seraient remplacées par un autre système d’ « évaluation » de 1 à 4.

Depuis des décennies, l’école aura connu quantité de systèmes de notations. Souvent les élèves étaient notés sur 10 en primaire et sur 20 au collège. Puis l’école primaire a copié le collège avec une notation sur 20. Mais, certains estimaient que la note sanctionnait trop, voire punissait trop, et qu’il fallait valoriser les élèves autrement. Pour ceux qui réussissent, cela ne change pas grand-chose, mais pour les autres ? Fini le temps où l’on obtenait un 0 pour 5 fautes dans une dictée. Mais ça, c’était avant ! Aujourd’hui, il y aurait sans doute bien peu de notes positives.

On a connu alors la « notation » de niveau I à niveau V, supplantant les notes de 0 à 10 ou de 0 à 20. Avantage ou inconvénient, plus aucun élève n’obtenait de zéro. Mais avec un niveau V, étaient-ils plus près de 0/20 ou de 4/20 ? De même pour un niveau III (moyen), était-ce plutôt un 8/20 ou un 12/20. Si bien que l’on a vu fleurir des III^–, des III et des III⁺. Bref, cela ne changeait rien aux anciennes notes. Et comment faire des moyennes ?

Certains professeurs se contentaient, selon les consignes données par leurs supérieurs, de simples appréciations, telles que « très bien », « bien », « assez bien », « passable » ou « mauvais ».

Autre système encore, les résultats d’évaluations par « acquis » (A), « en cours d’acquisition » (ECA) et « non acquis » (NA), souvent complétés ou remplacés par une émoticône.

Sans oublier les différents codes de couleurs…

La dernière idée

Il serait maintenant question, pour l’année prochaine, d’évaluer les élèves jusqu’au brevet, par un système allant de 1 à 4. 1 est le niveau non acquis, 4 est le niveau acquis.

En extrapolant ce système d’évaluation, et en prenant en compte les candidats retenus au concours de professeur des écoles l’an dernier à Créteil avec une note de 4/20, on peut aisément déduire qu’avec un 4/20, soit le niveau 1 du nouveau système, c’est-à-dire « non acquis », on peut devenir professeur des écoles. Même si ce raccourci est facile, il faut cesser de baisser régulièrement le niveau d’enseignement en nous égarant par des micro-réformettes.

Ces réformes vont de pair avec les fourre-tout que sont les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) qui, au lieu d’améliorer les connaissances, vont encore réduire le nombre d’heures de français ou de mathématiques, pourtant indispensables.

Ajoutons, pour conclure, le projet de nouveau brevet qui comprendrait deux ensembles : un domaine littéraire avec une épreuve mêlant français et histoire, et un domaine mathématiques dont le sujet ne contiendrait pas que des mathématiques.

Et l’on s’étonnera que les professeurs soient en grève aujourd’hui contre la réforme du collège. Sont-ce les élèves qui perdent leurs repères ou les professeurs ?

Quel que soit le système de notation ou d’évaluation, une seule règle persiste, pour réussir il faut travailler. Rien n’est acquis.