Avoir trop de diplômes ne facilite pas l’entrée dans le monde du travail

Mar 11

Avoir trop de diplômes ne facilite pas l’entrée dans le monde du travail

Face à la crise, le diplôme protège du chômage et favorise l’accès à la formation continue. C’est ce qu’on laisse croire pour ne pas décourager les jeunes à poursuivre des études et ne pas briser leur rêve. Qu’en est-il en réalité ?

Certes, les jeunes non diplômés rencontrent beaucoup de difficultés pour trouver un emploi car seuls 67% ont un travail sept ans après la fin de leurs études, contre 83% des diplômés de l’enseignement secondaire et 93% des diplômés du supérieur. Il semble si difficile de trouver un job que les statistiques s’établissent sur 7 ans, ce qui laisse supposer que celles-ci soient plus beaucoup plus mauvaises si l’on ramène l’étude à 1 ou 2 ans. De plus, on constate qu’à bac+4 ou bac+5, il est bien plus difficile de trouver du travail qu’à bac+3.

Pourquoi est-ce si difficile ?

C’est vraiment la « galère » pour les jeunes ultra-diplômés qui veulent trouver leur premier emploi. Plusieurs années après avoir quitté l’université, leurs démarches n’aboutissent pas. Ils n’intéressent pas les employeurs qui les jugent trop qualifiés, mais sans expérience. C’est là tout le paradoxe, ou les employeurs renoncent à embaucher des diplômés donc théoriquement mieux rémunérés, ou le système d’enseignement ne prépare pas suffisamment l’insertion dans le monde du travail ?

Un autre constat, les jeunes se lancent dans des études et à la course au diplôme, en étant persuadés que ceux-ci leur ouvriront les portes de futurs emplois. Ils essaient de concrétiser leurs connaissances par des stages pour lesquels on leur fait croire qu’ils pourront obtenir un CDD (même pas un CDI !), mais bien souvent rien ne se concrétise, tout au plus un nouveau stage. On peut regretter que beaucoup d’entreprises profitent de la conjoncture désastreuse pour utiliser des stagiaires peu ou pas rémunérés pour exécuter un travail normalement dévolu à un emploi normal.

Il est tout aussi regrettable pour ces jeunes qui transmettent des dizaines, des centaines de CV, que ceux-ci restent sans réponse ; à l’ère de l’informatique un simple mail négatif ne représente pas une perte de temps excessive ! L’Université est vraiment loin du monde du travail.

« Génération perdue »

Le pessimisme gagne les jeunes, 45% pensent que leur vie sera pire que celle de leurs parents, seuls 25% l’envisagent meilleure. Près des trois quarts ont le sentiment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont capables, et ceci progresse rapidement, près de 20 points en moins de dix ans.

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Ne soyons pas surpris si 75% des étudiants français se disent prêts à partir à l’étranger. Leur attirance se porte surtout vers les pays anglo-saxons (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada et Australie). Dans la réalité, ils sont moins nombreux à partir, mais la progression des 25-35 ans qui ont quitté la France augmente, 14% de plus en cinq ans. Même sans emploi, 27% des étudiants seraient prêts à partir. Entre rêve et réalité, combien franchissent-ils le pas ?

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