Il n’y a pas assez de remplaçants pour compenser les absences de professeurs

Avr 04

Depuis la rentrée 2015, 20.000 heures de cours n’auraient pas été assurées, et ce serait une centaine de professeurs qui, chaque jour, ne sont pas remplacés.

Sans vouloir entrer dans des batailles de chiffres ou des accusations les uns envers les autres, force est de constater que notre Education  nationale va mal.  Depuis 2013, 2.272 postes ont été créés, mais sous le quinquennat précédent c’est 2.600 postes qui ont été supprimés. Donc c’est la faute à Sarkozy. Le raccourci est un peu facile. L’éducation n’est-elle pas la priorité du président Hollande, alors pourquoi avoir laissé perdurer une situation que l’on savait catastrophique. Selon le SNUipp, près de la moitié des postes créés auraient été absorbés par les « dispositifs d’allègement d’horaires pour les maîtres dans les zones prioritaires ». Pourquoi pas, mais alors comment expliquer que l’on met de plus en plus de moyens pour l’éducation et que la situation se détériore.

N’y aurait-il pas également un problème d’organisation ? Les absences de longue durée sont relativement bien remplacées, à 97% selon l’Education nationale, alors que les absences de moins de 15 jours ne sont bien remplacées que dans un peu plus d’un tiers des cas. On constate également 6,6 jours d’absence en moyenne par professeur et par an. Peut-être faudrait-il en analyser les causes et les raisons ! L’Education nationale n’est pourtant pas l’organisme de l’Etat où l’on relève le plus fort taux d’absentéisme.

Ce qui pose problème, c’est bien sûr le non-remplacement des professeurs et par conséquent les cours non assurés qui nuisent à la progression normale des élèves, et le casse-tête occasionné aux familles lorsque leurs enfants ne peuvent être accueillis à l’école. Des pistes avaient été avancées, mais sans succès : une agence du remplacement proposée par Xavier Darcos en 2008, ou encore l’appel aux retraités en cas de besoin, ou même un assouplissement de la gestion des ressources humaines. Mais qui un jour s’est-il posé la question de savoir comment on comptabilisait le nombre d’élèves moyen par enseignant ? Il est bien inférieur à ce qui est constaté dans les classes. Alors où sont passés les professeurs manquants ? Ne serait-il pas temps de se demander si tous les professeurs sont bien employés face à des élèves. Combien d’enseignants sont détachés pour faire autre chose, ou même simplement mis à disposition sans croiser jamais un seul élève ? Il est temps de revoir l’organisation de l’Ecole, surtout quand on parle de Refondation de l’école !

On peut donc comprendre l’exaspération des parents et des fédérations de parents d’élèves. La FCPE appelle ses adhérents à inonder les réseaux sociaux en publiant des selfies avec la phrase clé « Y a pas de prof ». Ou la PEEP qui s’insurge en disant « Quand on parle de refonder l’école, le minimum est d’avoir un enseignant devant chaque classe ! »

Madame la Ministre, au lieu de pondre des réformes qui ne satisfont personne et créent plutôt des oppositions en étant bien souvent que du recyclage, refondez l’école en répartissant les moyens de manière plus pragmatique. Ces 2.000 enseignants qui manquent, ne serait-il pas temps de les trouver ? Cela nous évitera sans doute de sombrer encore plus bas dans les classements internationaux et de plus cela ne fera que du bien pour l’amélioration de la courbe du chômage !

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