Le métier d’enseignant en pleine réforme

Nov 19

Le métier d’enseignant en pleine réforme

La refondation de l’école se poursuit. Après la réforme des rythmes scolaires, Vincent Peillon veut réformer le métier des enseignants.

Les discussions entre les syndicats et le ministre de l’éducation ont débuté lundi 18 novembre. Treize groupes de travail doivent être mis en place.

Les réformes envisagées concernent les conditions de travail et les missions des enseignants du primaire et du secondaire. La priorité reste ciblée sur les zones d’éducation prioritaire où il serait question de diminuer le nombre d’heures de cours des enseignants de ZEP afin qu’ils puissent disposer de temps pour s’occuper des élèves les plus en difficulté ; ce quota pourrait être fixé à deux heures par semaine.

Il faudrait rappeler certaines réalités, en effet le nombre d’heures d’obligation de service par semaine est fixé par le statut de 1950. Si, dans le secondaire, un professeur certifié effectue 18 h de classe ou un agrégé 15h, la réalité est tout autre. Entre les préparations, les corrections, les réunions, les rencontres avec les parents, les conseils de classe… les enseignants travaillent en moyenne 42 h par semaine, soit plus que le temps légal en France !

Enfin, les enseignants ont perdu 20% de leur pouvoir d’achat en 8 ans, et en fonction des contraintes budgétaires actuelles il sera difficile d’envisager des hausses de salaire. Rappelons également que les enseignants français sont moins bien payés que leurs homologues des pays de l’OCDE, de -10% à -15%.

Autant de questions qui vont animer les débats.

Qu’en pensent les Français ?

Une enquête avait été réalisée par l’IFOP pour Acteurs Publics. Les résultats montrent que l’école ne remplit pas sa mission de la même manière selon le niveau où elle se situe. Plus on évolue vers la fin des études, moins les avis sur la mission de l’école sont favorables. En maternelle l’indice de satisfaction se situe à 85%, avec une mention « très bien » pour un quart. En élémentaire, on n’est plus qu’à 66%, on descend à 50% en collège et même 47% en lycée.

L’Etat et les collectivités dépensent 115 milliards d’euros par an pour l’éducation. 52% des Français pensent que l’investissement public est suffisant ; mais 41% des sympathisants de droite jugent cette dépense excessive contre 17% des sympathisants de gauche.

Quels sont les objectifs prioritaires de l’éducation nationale aux yeux des Français ? Les personnes interrogées ciblent prioritairement 3 objectifs : la transmission des valeurs (respect de l’autre, politesse…), les connaissances nécessaire pour comprendre le monde et la préparation à l’entrée sur le marché du travail.

La formation des enseignants est également un sujet qui préoccupe les Français. En effet, les deux tiers souhaitent que les enseignants reçoivent une meilleure formation et qu’ils soient mieux évalués. Quant à recruter davantage d’enseignants, cela semble être une tendance de gauche, avec 41% qui le souhaitent, contre 29% au Front national ou 8% seulement pour l’UMP. Les sympathisants de droite seraient plus enclins à donner une plus grande autonomie aux chefs d’établissements, en leur permettant par exemple de recruter eux-mêmes les enseignants qui vont travailler dans leur établissement (48% à droite contre 23% à gauche).

Le débat reste ouvert.

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