Le nombre de bacheliers augmente, mais quelle valeur a-t-il de nos jours ?

Juil 08

Le baccalauréat est une véritable institution en France. Pour l’épreuve créée il y a un peu plus de 200 ans, les bacheliers étaient moins de 100.000 dans les années 60, alors qu’aujourd’hui, ils sont près d’un million à la passer.

Dans les années 60, à peine 60% réussissaient leur examen. Aujourd’hui, c’est près de 90% sur un plus grand nombre d’élèves.

Cette évolution de la réussite cache certaines réalités. Les bacs technologiques et professionnels marquent le pas. Le taux de réussite, déjà inférieur à celui des bacs généraux, tend à diminuer, alors que pour ces derniers la réussite est meilleure. Les écarts se creuseraient-ils à nouveau, alors que le nombre de candidats en bac pro a augmenté de 70% en 4 ans ? Un candidat sur trois se présente dans la voie professionnelle !

Quelle valeur donner aux notes ou aux mentions ?

En 2000, 2% des candidats qui avaient réussi leur bac décrochaient la mention « très bien », un pourcentage qui avait peu évolué depuis 50 ans, si l’on excepte le nombre de bacheliers de plus en plus important. Aujourd’hui, ils sont près de 10% à décrocher une mention « très bien ». Notons que plus de la moitié des élèves ayant réussi ont obtenu un bac avec mention ; 30% obtiennent une mention « bien » ou « très bien ». C’est dans la série scientifique que le nombre mentions « supérieures » est le plus élevé.

Que dire de ces moyennes supérieures à 20/20 ? Ce sont certainement de bons élèves qui réussissent ces exploits, mais surtout ils sont plus malins que d’autres. La sélection dans le supérieur est tellement grande qu’il faut se démarquer. Un moyen simple est donc de multiplier les options qui permettent de gagner des points et obtenir alors, pourquoi pas, 21/20. Cela a-t-il encore un sens ? Ne nous étonnons pas non plus qu’il soit possible de réussir un bac S en ayant une note inférieure à 6 dans l’une des matières principales.

On peut aisément comprendre l’idée qu’il soit possible de conserver les notes supérieures à 10/20 pour ceux qui ont échoué. Mais peut-on admettre qu’ils n’aient pas réussi avec des notes supérieures à la moyenne, avec un rattrapage à partir de 8/20 ? Ils ne seront sans doute pas nombreux à pouvoir bénéficier de cet avantage si la mesure est adoptée.

Le bac n’est qu’une étape

Le bac en poche, il faut ensuite poursuivre des études avant d’entrer dans la vie active. Tous ne seront pas logés à la même enseigne.

Neuf bacheliers généraux sur dix, sept bacheliers technologiques sur dix et un bachelier professionnel sur dix obtiennent un diplôme bac + 2 et au-dessus ; et pour les diplômes de niveau bac + 3 et au-dessus, les proportions sont de deux bacheliers généraux sur trois, un bachelier technologique sur six, et seulement un bachelier professionnel sur cent.

Et les Présidents de la cinquième République, quel bac ont-ils obtenu, et avec quelle mention ? A lire dans Mediapart.

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