L’enseignement de l’arabe pour qui ? Pourquoi ?

Mai 31

L’enseignement de l’arabe pour qui ? Pourquoi ?

La polémique sur l’enseignement de l’arabe à l’école est loin d’être terminée.

Suite à l’attaque de la députée Annie Genevard contre l’Education nationale qui disait que l’introduction des langues dans les programmes scolaires encourageait le communautarisme qui menace la cohésion nationale, Najat Vallaud-Belkacem s’est empressée de lui répondre. Malheureusement, la ministre n’a guère été élogieuse envers la députée en disant « J’aurais aimé pouvoir attribuer cette sortie à la seule inculture de son auteure ».

Suppression des ELCO au profit de l’enseignement des langues, quelle est la différence

« Après des années d’immobilisme et d’inertie, c’est vrai, j’ai décidé de passer à l’acte en supprimant enfin les Elco », disait la ministre.

Rappelons que les ELCO sont dispensés, depuis les années scolaires, hors temps scolaire, hors programme scolaire, par des professeurs étrangers, rémunérés par leurs gouvernements. Cela concerne l’arabe, le croate, l’espagnol, l’italien, le portugais, le serbe, le turc, en accord avec les pays respectifs. A l’origine, le but était de transmettre une langue et une culture à des enfants d’immigrés afin qu’ils puissent repartir ensuite dans leur pays d’origine.

Intégrer ces langues en tant qu’enseignement d’une langue vivante change la vision de cette transmission de culture. Cela ouvre l’enseignement à tous les élèves, quelle que soit leur origine. Pour rappeler les paroles de la ministre, « Nous renégocions donc actuellement chacune des conventions qui nous lient aux pays concernés dans un travail diplomatique d’une ampleur sans précédent. Le Maroc et le Portugal ont d’ores et déjà accepté de s’inscrire dans cette nouvelle démarche qui sera effective dès la rentrée prochaine ».

Intégrer en désintégrant, la limite est très fragile.

Intégration, n.f., du latin integrare
L’intégration est le processus ethnologique qui permet à une personne ou à un groupe de personnes de se rapprocher et de devenir membre d’un autre groupe plus vaste par l’adoption de ses valeurs et des normes de son système social. L’intégration nécessite deux conditions :
une volonté et une démarche individuelles de s’insérer et de s’adapter, c’est-à-dire l’intégrabilité de la personne,
la capacité intégratrice de la société par le respect des différences et des particularités de l’individu.

Si Manuel Valls était ministre de l’Education, nous imposerait-on le catalan ? Si Jean-Vincent Placé était ministre de l’Education, serait-ce le coréen ? Un ministre, quelle que soit sa sensibilité politique, ne doit-il pas œuvrer pour l’évolution de Tous, surtout quand on sait que la France est réputée pour faire partie des pays les plus inégalitaires en matière d’éducation.

Et si l’on réapprenait le français !

Force de constater le nombre de fautes commises par nos jeunes Français, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, ne faudrait-il pas s’en préoccuper davantage ? Et si, au lieu de se poser la question de l’apprentissage des langues étrangères, on commençait par apprendre le français.

C’est bien un sujet qui mène à la ségrégation. Comment s’intégrer dans la société quand on ne maîtrise pas les bases de la connaissance (français, mathématiques) ? Lors de la sélection d’un candidat à un emploi, le français et l’orthographe sont de plus en plus des critères mis en avant. Remettons en place les bases essentielles, à l’instar d’une maison qui a besoin de fondations. Le BLED avait été tant décrié, mais cette répétition d’exercices, ces règles apprises font la richesse de ceux qui les ont apprises.

Pour citer encore Najat Vallaud-Belkacem « Refusons d’opposer notre langue aux autres dans une vision rétrécie, rabougrie et rétrograde de la France », ce n’est pas la vision qui est rabougrie, mais bien plus la langue française qui s’appauvrit de jour en jour. Le lycéen moyen utilise entre 800 et 1.600 mots, alors que les jeunes les plus cultivés en utilisent jusqu’à 6.000. Pour les adultes, on atteindrait 3.000 mots, contre 30.000 pour des êtres très cultivés. Quand on sait qu’avec 300 mots il est possible de s’exprimer de façon minimaliste, vers quel seuil allons-nous tendre ?

En conclusion, même si le plurilinguisme est un véritable atout, la maîtrise du français est bien le plus indispensable.

Pour compléter ce propos, l’article de Riposte laïque Les enseignements de langue d’origine aux enfants de migrants !

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