L’OCDE et l’école française
Nov 25
L’OCDE vient de publier son édition 2015 de Regards sur l’éducation.
On se plaint de plus en plus de notre école, et pourtant le constat ne semble pas si négatif. Même si les enseignants sont moins bien payés que dans les autres pays de l’OCDE, même si nos classes sont les plus chargées, le niveau éducatif a augmenté plus vite en France qu’ailleurs.
Un niveau éducatif en hausse
Selon l’OCDE « 40 % des 25-34 ans ont atteint un niveau de formation plus élevé que celui de leurs parents, contre 32 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE. Seuls 10 % d’entre eux n’ont pas pu égaler le niveau de formation de leurs parents, contre 16 % en moyenne OCDE ».
26% des jeunes dont les parents ne sont pas diplômés de l’enseignement supérieur sont diplômés de ce niveau, contre 22 % dans l’OCDE.
Au regard des diplômes, on compte 44% de diplômés du supérieur chez les 25-34 ans (moyenne OCDE : 41%) et 20% de diplômés du supérieur chez les 55-64 ans (moyenne OCDE : 25%). Si l’on se contente de ne regarder que les chiffres, la France aurait comblé son retard, mais on peut aussi se poser la question de la valeur de certains diplômes.
Les fondamentaux, point fort de notre système éducatif
Dans ses programmes de l’école primaire, la France est le pays qui consacre le plus de temps à la lecture, l’expression écrite et la littérature. C’est 37% du temps d’instruction obligatoire, contre 22% pour la moyenne des pays de l’OCDE. Ce constat est également vrai pour les mathématiques, avec 21% du temps scolaire en France, contre 15% dans l’OCDE. Ces différences diminuent au collège.
Le nombre de jours le plus faible
Malgré la réforme des rythmes scolaires, la France est le pays où le nombre de jours d’école par an dans l’enseignement primaire est le plus bas de tous les pays de l’OCDE. La moyenne de l’OCDE est de 185 jours pour 162 jours seulement en France. Au Brésil, en Colombie, en Israël, en Italie, au Japon ou au Mexique, le nombre de jours de classe est au moins de 200.
Et pourtant, nos élèves bénéficient de 864 heures de classe en primaire (moyenne OCDE : 804 h) et 991 heures au collège (moyenne OCDE : 916 h). ; Nos élèves ont encore les journées de classe les plus chargées.
Les enseignants les moins considérés
« En France, les enseignants du primaire et du secondaire ont des salaires statutaires nettement inférieurs à la moyenne de pays de l’OCDE ».
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- salaire moyen en préprimaire : France 33.500 $, moyenne OCDE 38.653 $
- salaire moyen en primaire : France 33.500 $, moyenne OCDE 41.245 $
- salaire moyen en collège : France 36.589 $, moyenne OCDE 42.825 $
- salaire moyen en lycée : France 36.897 $, moyenne OCDE 44.600 $
A ajoutons à cela la baisse de revenu des enseignants entre 2010 et 2012.
Travailler plus pour gagner moins. « Il n’y a qu’en France et en Turquie où les enseignants donnent 30 % d’heures de cours de plus par an dans l’enseignement primaire qu’au collège », selon l’OCDE. Et pourtant, ils sont moins payés, même les primes sont trois fois supérieures dans le secondaire. L’OCDE a beau dénoncer l’écart entre le primaire et le secondaire en France, cela n’y change rien.
Et avec des tailles de classes plus fortes en France, cela augmente encore les disparités et les difficultés.
La maternelle, un atout
Comme pour quelques autres pays (la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Islande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni), la scolarisation des enfants de 3 ans et 4 ans est généralisée.
C’est surtout un atout pour les enfants issus de l’immigration.
Mais, l’OCDE demande un financement plus important de la maternelle et de l’école élémentaire.
L’OCDE soutient les réformes de la France
« La réforme est bien orientée, mais son succès dépendra de sa mise en œuvre ».
Qu’il s’agisse de l’autonomie des établissements, des rythmes scolaires ou de l’enseignement professionnel, l’OCDE apprécie les efforts, mais souligne qu’il y a encore des progrès à faire.
L’apprentissage des langues doit se faire le plus jeune possible. La France est le seul pays à se poser la question du 5e jour de classe, faut-il réduire les congés d’été ? L’enseignement professionnel ne débouche pas sur des emplois qualifiés et les diplômes ne permettent pas de poursuivre des études. La formation continue s’adresse trop souvent à ceux qui en ont le moins besoin… Autant de questions qui prouvent que, si notre système éducatif n’est pas trop mauvais, il y a encore bien des points à améliorer.
