Najat Vallaud-Belkacem veut en finir avec le redoublement

Nov 06

Najat Vallaud-Belkacem veut en finir avec le redoublement

Najat Vallaud-Belkacem annonçait déjà en septembre qu’elle limiterait le redoublement à des cas exceptionnels.

Le constat est simple, lorsque le redoublement baisse, l’impact est positif sur la réussite des élèves. La plupart du temps, c’est une mesure pénalisante et inefficace. En 20 ans le nombre de redoublements a été divisé par deux, on comptait alors près la moitié des élèves entrant en 3ème avec un an de retard. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’un sur quatre.

Le redoublement coûterait 1,5 milliard d’euros chaque année, selon les calculs de RTL qui publie également la note d’information de la DEPP (Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance).

Supprimer le redoublement, ce n’est pas nouveau, mais faut-il pour autant faire passer tous les élèves au niveau supérieur. Il faut peut-être se pencher sur les pratiques demandées aux enseignants et sur ce que l’on attend des élèves. A quoi prépare-t-on les élèves dans notre système scolaire ? Faut-il rechercher en permanence à obtenir des diplômes ? Mais avoir des diplômes ne signifie pas nécessairement que l’on est capable d’être utile dans la société d’aujourd’hui. Ne pas en avoir ne veut pas dire non plus que l’on n’est pas capable. Alors, que faut-il évaluer : les connaissances ou les compétences ?

Le redoublement est le constat d’un échec. Echec de l’élève ou échec de la transmission de l’éducation ? On est sans cesse en train de réinventer la notion de réussite scolaire, sous couvert de l’égalité des chances. Il nous faudra toujours des médecins, des architectes ou des maçons, et ce ne sont pas uniquement des connaissances théoriques et académiques qui en feront nécessairement de bons « techniciens ». Que tous aient les bases nécessaires bien sûr, on ne cesse de nous rappeler que les élèves doivent maîtriser le savoir lire-écrire-compter. Ces compétences de base devraient être plus solides puis mises au service d’orientations en fonction des compétences et des aspirations de chacun.

La loi du 8 juillet 2013 de refondation de l’Ecole de la République (article 37) a fait du redoublement une procédure exceptionnelle. Le législateur n’a pas souhaité supprimer le redoublement mais le limiter à certaines circonstances particulières qui le justifient absolument.” C’est ainsi que  Najat Vallaud-Belkacem avait rappelé que le redoublement devait être l’exception, et qu’il fallait poursuivre les méthodes alternatives de soutien aux élèves.

Que sont ces méthodes alternatives ou ne veut-on masquer le mot redoublement par autre chose ? A quand plus de maîtres que de classes afin de pouvoir appliquer réellement une vraie pédagogie différenciée ? Les sommes économisées par les non-redoublements seront-elles réemployées pour des moyens mis en place évitant ces redoublements ?

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