Neurodiversité : et si l’autisme n’était pas une déficience

Oct 07

Neurodiversité : et si l’autisme n’était pas une déficience

« La neurodiversité désigne la variabilité neurologique. À l’image de la biodiversité, la Neurodiversité évoque la concomitance de plusieurs types de fonctionnements neurologiques différents chez l’être humain. » (Wikipédia)

La chercheuse canadienne Michelle Dawson, après dix années de recherche, est convaincue que notre regard doit changer face au trouble de développement que présentent les autistes. Mêmes si les autistes ont des difficultés à communiquer, ont des comportements répétitifs, leur fonctionnement mental n’est pas déficient, il est différent. Leur potentiel est souvent inexploité. Ils possèdent même des qualités exceptionnelles.

Les autistes sont habituellement comparés aux « individus normaux », et cette comparaison ne fait que mettre en lumière les caractéristiques négatives de l’autisme. On ne voit que les défauts et les hypercompétences sont ignorées.

L’autisme n’est pas une maladie mentale mais une autre forme d’intelligence

C’est déjà le cas des porteurs du syndrome d’Asperger, que l’on retrouve par exemple dans le livre « Je suis né un jour bleu » (Daniel Tammett). Ces autistes ont parfois des dons exceptionnels, ce sont des calculateurs prodiges, des polyglottes prodiges…

Ce concept d’intelligence normale ou supérieure peut-il s’appliquer à tous les autistes ? Les références actuelles des tests standards définissent comme attardés intellectuellement des personnes ayant un quotient intellectuel inférieur à 70. 75% des autistes obtiendraient un résultat inférieur à ce seuil. Hors les tests de QI, selon l’échelle de Wechsler, font appel à l’expression verbale, classant alors ces autistes comme « attardés mentaux ». D’autres tests (matrice de Raven), utilisés pour le recrutement des futurs pilotes de chasse de l’armée britanniques, permettraient aux autistes d’obtenir des scores proches de la moyenne de la population. Ces tests ne font appel ni à la parole ni à la culture générale.

Des qualités supérieures

Les autistes sont des hyperperceptifs. Ils perçoivent dans leur environnement plus d’informations que chacun d’entre nous. Cet ensemble d’informations peut compliquer leur vie au quotidien mais ils peuvent traiter d’avantage d’informations et arrivent à saturation moins vite que les gens dits « normaux ».

Certaines activités nécessitent, rigueur, précision, répétition et stéréotypes. L’informatique en fait partie et certaines grandes entreprises l’ont compris. Des autistes ont été engagés, avec un aménagement de leur environnement de travail, mais cette discrimination positive est encore limitée.

La recherche est un autre domaine où les autistes peuvent s’exprimer. Ils possèdent un niveau d’analyse supérieur à la moyenne.

Comme le dit la chercheuse, il ne faut pas dresser un tableau idéal des autistes. Comme pour le reste de la population, il en existe également de « bas niveau ». « Ce n’est pas parce qu’on reconnaît aux autistes une intelligence différente et des compétences particulières qu’il faut cesser de considérer l’autisme comme un handicap, nécessitant prise en charge adaptée et aides financières. »

Un trouble en augmentation

La proportion des autistes augmente, en raison de facteurs environnementaux ou d’un meilleur diagnostic. En France un nouveau-né sur 150 est concerné par l’autisme.et 80% de enfants ne sont pas scolarisés.

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