Réforme orthographique, l’Education nationale n’a-t-elle pas d’autres tâches plus importantes à s’occuper ?

Fév 08

Réforme orthographique, l’Education nationale n’a-t-elle pas d’autres tâches plus importantes à s’occuper ?

Cette réforme de l’orthographe, dont on a tant parlé les jours derniers, n’est pas bien nouvelle. Encore du recyclage pour créer une certaine polémique stérile, afin de masquer les réalités essentielles. Chacun sait que l’orthographe est un point sensible des apprentissages. Même si les correcteurs orthographiques existent, on peut lire tout et n’importe quoi.

En réalité, cette réforme dont on parle date de 1990. Précision supplémentaire importante, elle est applicable depuis 2008 et non à la rentrée 2016 comme on a pu le lire par ailleurs.

Une évolution de la langue

Notre beau parler françois a bien évolué depuis le XVIIe siècle. Le français des XXe et XXIe siècles évolue aussi, et la réforme ne concerne que la simplification de quelque 2000 mots. Certaines simplifications peuvent peut-être choquer, quant à leur choix, tels « ognon » ou « nénufar » ou les concaténations de mots composés comme « portemonnaie ». Les correcteurs orthographiques ont bien tenu compte de ces transformations ; que vous tapiez « nénuphar » ou « nénufar », par exemple, le mot ne sera pas souligné ! Pour ce qui est de l’accent circonflexe, l’utilisation n’est en que facultative sur les « i » ou les « u », tout en conservant une utilisation obligatoire lorsqu’il y a risque de confusion.

« f » ou « ph », peut-on imaginer qu’il s’agisse d’une harmonisation européenne, comme pour « photo » en français et son équivalent « foto » en allemand, si bien sûr la réforme devait aller plus loin…

Pour en savoir plus sur cette évolution, il vous suffit de consulter le site www.orthographe-recommandee.info/

Le ministère de l’Education nationale a réagi

Le ministère a en effet précisé qu’il n’était pas de sa compétence d’intervenir sur la langue française, ce travail revenant à l’Académie française.

Et de publier le 5 février dernier :

A la rentrée 2016, les manuels scolaires pourront faire référence, tout comme dans le cadre des programmes précédents adoptés en 2008 lorsque Xavier Darcos était ministre de l’Éducation nationale, aux rectifications de l’orthographe adoptées en 1990 par le conseil supérieur de la langue française et approuvées par l’Académie française. Ces rectifications touchent environ 2400 mots. Néanmoins, elles mais ne sauraient être imposées, les deux orthographes demeurent donc justes.

Il ne revient pas au ministère de l’Éducation nationale de déterminer les règles en vigueur dans la langue française. Ce travail revient à l’Académie française depuis Richelieu, qui assigna pour principale fonction à cette instance de donner des règles certaines à notre langue :

  • Le conseil supérieur de la langue française a adopté en 1990 des rectifications de l’orthographe, approuvées par l’Académie française. Les éléments sont disponibles sur le site de l’Académie française. L’orthographe en vigueur est aussi disponible via le dictionnaire de l’Académie française

Ces règles sont une référence mais ne sauraient être imposées, les deux orthographes sont donc justes :

  • Pour l’enseignement de la langue française, le professeur tient compte des rectifications de l’orthographe proposées par le rapport du conseil supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie française (Journal officiel de la République française du 6 décembre 1990).
  • Pour l’évaluation, il tient également compte des tolérances grammaticales et orthographiques de l’arrêté du 28 décembre 1976 (Journal officiel de la République française du 9 février 1977).

A l’époque, le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Maurice Druon, rappelait : « Il a été entendu que les propositions des experts devraient être à la fois fermes et souples : fermes, afin que les rectifications constituent une nouvelle norme et que les enseignants puissent être informés précisément de ce qu’ils auront à enseigner aux nouvelles générations d’élèves ; souples, car il ne peut être évidemment demandé aux générations antérieures de désapprendre ce qu’elles ont appris, et donc l’orthographe actuelle doit rester admise. »

source : gouvernement.fr

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