Réforme des programmes : pour quand ? pour qui ? pourquoi ?

Aujourd’hui, Vincent Peillon vient d’installer le Conseil supérieur des programmes. Une nouvelle étape dans la refondation de l’école, direz-vous. Mais qui dit « refondation » ne veut pas dire tout remettre à zéro et repartir sur des bases saines, sur des bases nouvelles. Si bien que l’on va aboutir à une pseudo remise en forme. De plus, on peut remarquer que l’on s’appuie sur le supérieur avec les Ecoles supérieures du professorat ou maintenant le Conseil supérieur des programmes. Souhaitons que cette fois la commission qui est créée apportera quelques résultats utiles. Qu’elle ne suive pas le même destin que la réforme des rythmes scolaires qui suscitent tant de remarques et qui pourtant ne s’est pas attaquée au fond du problème, en prenant vraiment en compte les rythmes chrono-biologiques. Il y avait pourtant de bonnes idées, mais qui se sont vite évaporées suite à des ajustements, à l’image des propositions de réduction des grandes vacances qui n’a pas abouti !

Les programmes

De nombreux ministres de l’éducation ont initié des réformes des programmes, mais comme toujours syndicats et enseignants les critiquent et se montrent insatisfaits. Ils font remarquer, à juste titre, qu’ils ne sont jamais consultés. Vincent Peillon veut procéder différemment et a lancé le mois dernier une consultation par internet auprès des enseignants du primaire. Le questionnaire  doit être complété avant le 11 octobre. Concernant celui-ci, deux remarques s’imposent : la première concerne le questionnaire lui-même qui ne comprend que quatre questions ouvertes qui vont conduire à un dépouillement extrêmement délicat ; la seconde remarque concerne l’exploitation des résultats qui risquent d’être extrêmement variés donc inexploitables. Un Conseil supérieur des programmes pourra-t-il tout décrypter et tenter de prendre en compte les réponses aux questionnaires. Mais qui compose ce Conseil, il ne compte pas un seul enseignant dans ses membres !

Le Conseil aura pour tâche de redéfinir les programmes de la maternelle au lycée et de s’intéresser à la formation professionnelle des enseignants. La priorité commence par les « fondation » c’est-à-dire l’école primaire, mais il n’est nullement prévu de s’intéresser aux questions d’organisation ou de statut. Les nouveaux programmes devraient être mis en application en 2014.

Le Conseil supérieur des programmes

Même si cette formation est nouvelle, d’autres instances ont déjà existé, sans avoir réussi à apporter des solutions pour la réussite et l’amélioration du niveau des compétences comparées aux autres pays de l’OCDE. En 1989 était créé le Conseil national des programmes, qui fut supprimé en 2005. Il a été remplacé par le Haut conseil de l’éducation, lui-même supprimé en 2013.

Mais qui compose cette nouvelle instance ? La parité sera respectée, avec 9 hommes et 9 femmes, soit 3 députés, 3 sénateurs, 2 membres du conseil économique, social et environnemental et 10 personnalités qualifiées nommées par le Ministre de l’éducation.

Les premières nominations :

  • les 2 nominations du Cese. Marie-Aleth Grard (ATD Quart Monde), Christiane Therry (Unaf).
  • sur les 8 nominations du ministre de l’Education nationale, certains noms sont connus ou pressentis: Denis Paget (ancien co-secrétaire général du Snes-FU), Agnès Van Zanten (sociologue), Roger-François Gauthier, Alain Boissinot (ancien recteur de l’académie de Versailles), Cédric Villani, Laurence Parisot.
  • sur les 6 parlementaires, on connaît déjà les 3 députés: Luc Belot, Sandrine Doucet et Annie Genevard.

Mais pas d’enseignant !

Mais pourquoi vouloir encore changer ?

Les programmes ont changé en 2002, 2008 et même bien avant. Un nouveau changement s’amorce pour 2014. Ce serait une demande légitime des enseignants et des parents ! D’après Vincent Peillon, les programmes doivent être légitimes.

Encore une fois, nous nous trouvons devant un système pyramidal centralisé qui se donne pour tâche de tout vouloir recréer. Pourtant des gens de terrain y ont déjà réfléchi, ont expérimenté et ont déjà fait des propositions. C’est par exemple le cas du Groupe de Réflexion Interdisciplinaire sur les Programmes (GRIP). Alors, pourquoi ne pas s’appuyer sur leurs expériences au lieu de prétendre tout recréer et risquer d’accoucher d’une réformette » sans vrai changement ?

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